Sahel en péril

Les trois "entrées" évoquées pour ma série de cartes mises en ligne sur mon fil Twitter sont les suivantes : 
  1. les voies caravanières traversant le désert saharien dès la plus haute Antiquité : la vallée du Nil étant la plus commode et la plus célèbre. La route qui relie la région du lac Tchad, le Fezzan et le fond du golfe de Syrte (en Libye actuelle) attire particulièrement l'attention, car elle témoigne d'une pérennité géo-climatique du Sahara : les caravaniers suivaient là des régions lacustres disparues (avec le réchauffement climatique) et des cours d'eau asséchés. 
  2. l'Islam se diffuse de façon accélérée en Afrique française (AOF), alors même que le colonisateur a proclamé dans la deuxième moitié du XIXème sa volonté d'interférer dans le commerce des esclaves pour justifier la conquête de nouveaux territoires : jusque et au-delà de la boucle du Niger. L'Islam, religion des commerçants, se diffuse d'autant plus facilement qu'il convient par ailleurs au colonisateur (religion réputée conservatrice) qui ne veut pas s'appuyer sur un substitut (pas de missionnaires pour la République), dans une zone désormais pacifiée et économiquement irriguée grâce à l'essor du commerce transsaharien. On se situe là bien loin du choc de civilisation
  3. la géographie prime sur les écarts de dynamique démographique (Sahel/Sahara ou nomades/sédentaires). L'Afrique noire est majoritairement chrétienne confrontée à une pression extérieure. Cela étant, il apparaît que les provinces maritimes donnant sur le golfe de Guinée - exemple du Nigeria - connaissent des formes d'émergence qui laissent à l'écart l'intérieur du continent, musulman et déstabilisé par les flux d'argent générés par les activités illégales (armes, drogues, migrants, etc.) Le djihadisme, révélateur plutôt que générateur...

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